Ceci est un billet d’humeur ! Trop c’est trop ! La bonne mesure pour préserver la santé des salariés ET des entreprises serait plutôt de sensibiliser, accompagner, RESPONSABILISER les français ! Pourtant, vous avez certainement entendu parler de l’arrêt de travail Covid-19 en ligne, immédiat et sans délai de carence ?
L’arrêt de travail Covid-19, de quoi parle-t-on exactement ?
La mise à disposition, par le Gouvernement, sur le site ameli.fr, depuis le 10 janvier 2021, d’un arrêt de travail à tout salarié, cas contact Covid-19, ou qui commencerait à en ressentir les symptômes.
Hormis quelques professions faisant exception (soignants ou non-soignants salariés des établissements de santé, des établissements médico-sociaux ou des EFS) et tous les salariés pouvant télétravailler, il suffit de vous connecter sur le site ameli.fr, de renseigner quelques informations et hop ! Vous voilà détenteur d’un arrêt de travail à envoyer à l’employeur / la Sécurité Sociale.
Cet arrêt de travail Covid-19 vous ouvre droit aux indemnités journalières de la Sécurité Sociale et au complément de salaire financé par l’employeur, sans aucun jour de carence !
En effet, l’indemnisation démarre au moment de la déclaration sur le site ameli.fr (étape 1 : initialisation de la demande) et s’achève à réception de votre résultat de test antigénique ou RT-PCR (étape 2 : finalisation de la demande), dans la limite de 4 jours (parce que, quand même, il ne faut pas exagérer…)
- Si le résultat est négatif, le salarié aura bénéficié de 1, 2, 3 ou 4 jours d’arrêt de travail indemnisé ;
- Si le résultat est positif, la CPAM entre en contact avec le salarié, prescrit une prolongation.
Pourquoi ce service en ligne ?
Le Gouvernement renforce sa stratégie « tester, tracer, isoler » des personnes atteintes du Coronavirus par le biais de ce service.
Notre gouvernement s’est sûrement interrogé sur la meilleure façon d’encourager les personnes potentiellement atteintes de la Covid-19 à rester isolées.
Et leur réponse fut sûrement : La prise en charge immédiate du salaire perdu pendant la période lors de laquelle le collaborateur aura pris les mesures nécessaires pour savoir s’il est réellement atteint du Covid-19 et contagieux.
Mais d’autres solutions ne sauraient-elles être envisagées plutôt que de proposer des arrêts de travail à profusion ?
Nous nous sommes interrogés à ce sujet et voilà le fruit de notre réflexion :
- Il est déjà extrêmement compliqué pour les médecins de distinguer la Covid-19, dont les symptômes sont très variés, de toute pathologie hivernale (rhume, grippe, …), alors comment peut-on demander aux individus eux-mêmes de s’auto-diagnostiquer ?!
- Où est la justice entre un salarié qui a une grosse gastro (très contagieuse aussi) qui, lui, est, non seulement, obligé de se rendre chez son médecin ou de faire venir un médecin urgentiste pour obtenir un arrêt maladie, mais se verra aussi privé de sa rémunération plusieurs jours selon l’accord d’entreprise, de branche, convention collective. Et un autre salarié qui tousse un peu, se sent fatigué, autrement dit qui pourrait n’avoir qu’un rhume, mais qui pourra obtenir, immédiatement, gratuitement et sans déplacement, un arrêt de travail et être indemnisé dès le premier jour ?
- Nous le savons bien, même si 95 % des collaborateurs sont de bonne foi, il y aura toujours une partie qui abuse des systèmes mis en place. Or les seuls contrôles prévus à ce jour par le Gouvernement et la Sécurité Sociale semblent être 2/3 appels dans les 7 jours qui suivent la réception d’un résultat positif. Quid du contrôle des salariés aux résultats négatifs ?
Alors, à la place d’un arrêt de travail covid-19 en ligne …
Pourquoi ne pas simplement demander aux personnes qui ont des suspicions d’aller voir leur médecin traitant ?
Contre argument n° 1 : Pour ne pas qu’il se déplacent !
Bon d’accord, mais enfin avec un masque, en se lavant les mains et en suivant le protocole sanitaire dont on entend parler depuis des mois, il y a peu de risques (a fortiori si la personne se sait potentiellement atteinte) qu’elle transmette la covid-19 à qui que ce soit lors de son déplacement.
Et puis de toute façon, ils devront bien se déplacer pour le test de dépistage antigéniques ou RT-PCR ! Ne pourrions-nous pas, d’ailleurs, passer ce test chez le médecin traitant à l’occasion de ce rendez-vous ?
Par ailleurs, les individus ne peuvent-ils pas commencer par appeler leur médecin traitant avant de se rendre chez lui, voire utiliser la téléconsultation qui se développe fortement ces derniers temps ?
Contre argument n° 2 : en cas de prescription de l’arrêt de travail par le médecin traitant, pas de prise en charge immédiate
Pourquoi les arrêts de travail Covid-19 prescrits par les médecins traitant ne pourraient-ils pas être indemnisés exactement dans les mêmes conditions que ceux distribués sur ameli.fr ?
Contre-argument n°3 : L’activité débordante des médecins traitant de certaines zones
Alors dans ces régions-là, mettons en place des cellules de crise composées de personnels médicaux provenant d’autres régions plus calmes (infirmiers, pharmaciens, médecins…). Ils s’entretiendraient avec les salariés par télé-consultation. Cela filtrerait davantage les demandes.
Ou encore, pourquoi ne pas s’appuyer davantage sur les entreprises ? Beaucoup étaient très volontaires à la mise en place de campagnes de dépistages de masse dans leur locaux ! Or, les conditions de mise en œuvre sont tellement restrictives, notamment l’utilisation des tests antigéniques uniquement (moins fiables que les PCR) et le financement intégral de la campagne, qu’elles en sont décourageantes…
En conclusion,
Certes, ce service d’arrêt de travail Covid-19 en ligne permettra d’isoler davantage de personnes potentiellement malades de la Covid-19. Mais en isolant toute personne ayant un symptôme parmi la liste de ceux de la Covid-19 (… et nous le savons, elle est très longue …. ), il sera, sans doute, aussi à l’origine de la hausse de l’absentéisme de courte durée dans les entreprises.
Pourquoi ne pas davantage sensibiliser les français à la marche à suivre lorsqu’on est cas contact ou que l’on pense être malade ?
N°1 : Lavez-vous régulièrement les mains,
N°2 : Portez correctement des masques agréés
N°3 : Tenez-vous à distance
N°4 : Dès que des symptômes apparaissent, tenez au courant votre employeur et allez voir votre médecin traitant en respectant les 3 premières règles !!!
Deux exemples auxquels nous pensons :
Illustration d’un salarié de bonne foi :
Il ne se sent pas très bien.
- Scénario 1 : Il appelle son médecin traitant qui lui pose quelques questions. Il conclue sans hésitation à la Covid-19 et lui envoie un arrêt de travail. Idéalement; la prise en charge serait la même que l’arrêt de travail en ligne.
- Scénario 2 : Il se rend chez son médecin traitant avec un masque (comme tout le monde) et en s’étant bien lavé les mains avant de partir de chez lui et en veillant à ne rien toucher sur son chemin. Son médecin traitant le teste au cabinet.
En cas de résultat positif : il lui fait un arrêt de travail Covid-19. Nous pourrions envisager que cela lui ouvre droit à des indemnisations immédiates.
En cas de résultat négatif : le salarié peut retourner travailler. Nous pourrions même envisager une prise en charge de la demi-journée perdue éventuellement chez son médecin ? (je suis sure que les employeurs préfèreront 1/2 journée de complément de salaire à 4 ! Et la Sécurité Sociale aussi …) - Scénario 3 : Son médecin traitant n’a pas le temps de le recevoir ?
Le salarié ne pourrait-il pas appeler le médecin du travail ? Ou un médecin de la CPAM ? Télé-consulter ?
Illustration d’un salarié de mauvaise foi :
Il se rend sur le site ameli.fr, complète et valide son formulaire de demande d’arrêt de travail Covid-19. Puis, il se fait dépister à côté de chez lui. Et envoie son résultat le 4ème jour à la Sécurité Sociale. Sans surprise, il est négatif. In fine, il aura bénéficié d’un congé de 4 jours, tous frais payés !
Comme nous le prônons chez Medicat Partner, mieux vaut prévenir que guérir !
Responsabilisons les français, accompagnons-les dans leur démarche, sensibilisons-les aux risques et gestes barrières, mais ne leur demandons pas de s’auto-diagnostiquer !?
Je suis bien certaine que bon nombre d’employeurs ET de salariés se retrouvant avec une charge de travail décuplée ne seront pas en phase avec ce nouveau service non plus !
Entre autres, nous sommes donc à votre disposition
Entre autres, Medicat Partner est donc à votre disposition, pour tout conseil / question sur la prévention de votre absentéisme. Mais aussi pour l’organisation de campagnes de dépistage antigénique et enfin pour des prestations de contrôle médical.. Contactez-nous pour en savoir plus !
Caroline Noailly Laporte, Directrice et toute l’équipe Medicat Partner.
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