Depuis le 11 mai 2020, premier jour du déconfinement, la stratégie nationale du gouvernement vis à vis de l’épidémie de CoVID-19 repose en partie sur le dépistage.
Le but est d’interrompre les chaînes de transmission du coronavirus et de maîtriser l’épidémie.
Entreprises, à vous de jouer !
Le gouvernement estime que les entreprises ont un rôle à jouer dans cette stratégie nationale de crise sanitaire liée au Coronavirus. Les employeurs doivent relayer les messages des autorités sanitaires, inciter les salariés symptomatiques à ne pas se rendre sur leur lieu de travail, évaluer les risques de contamination encourus dans leur structure et mettre en place les mesures de protection et gestes barrières nécessaires. (cf. notre article sur le Document Unique d’Evaluation des Risques)
Un rôle à jouer, certes, mais pas n’importe lequel !
En bref, les entreprises doivent collaborer avec les autorités sanitaires, mais la mise en place de campagnes de dépistage du CoVID-19 ne fait pas partie de la liste des attentes gouvernementales ! Bien au contraire…
En effet, à ce jour, les entreprises ne sont pas autorisées à proposer de dépistage CoVID-19 à leurs salariés. Qu’il s’agisse de tests virologiques RT-PCR ou de tests sérologiques.
Medicat Partner suit de très près les sujets de vaccination et dépistage CoVID-19 en entreprise et vous tient informé.e.s de toute nouvelle information.
Ce que l’on sait à ce jour,
La fiabilité des tests sérologiques est pour l’instant insuffisante. Des campagnes massives de ce genre de dépistage s’avèreraient donc peu pertinentes, voire contre-productives.
A contrario, les tests virologiques RT-PCR sur prélèvement nasopharyngés sont fiables pour confirmer le diagnostic de cas confirmés de COVID-19. Ils permettent de déterminer si une personne est contaminée ou non, et ce, sous 48 h en général, permettant ainsi d’éviter/ralentir la transmission du virus à ses collègues.
Alors pourquoi les interdire en entreprise ?
En effet, le dépistage virologique RT-PCR, malgré sa fiabilité, est, aujourd’hui, réservé seulement au milieu hospitalier et aux laboratoires. Il est réalisé sous certaines conditions :
- en cas de présentation de symptômes
- en cas de risque de transmission élevé
- et pour certains cas spécifiques (personnes vulnérables, résidents de structures d’hébergement collectif et personnels exerçant dans ces structures en cas de premier cas CoVID-19 confirmé au sein de la structure …).
Dans ce cadre, le ministère de la santé vise depuis le 11 mai 700 000 tests par semaine. Seuls 830 000 dépistages CoVID-19, en tout, ont été réalisés pendant le confinement en dix semaines (site Santé Publique France). Le gouvernement a donc la volonté de dépister huit fois plus de personnes depuis notre déconfinement, par ses propres moyens, sans compter sur l’aide des entreprises. Aussi Veolia, le Crédit Mutuel, Engie et des start-ups, qui avaient déjà pris l’initiative d’organiser des campagnes de dépistage CoVID-19, ont dû annuler toutes leurs démarches.
Medicat Partner s’est interrogé sur les raisons ayant poussé le gouvernement à interdire ces tests en entreprise.
3 principaux motifs d’interdiction du dépistage Covid-19 en entreprise.
Logistique et formation
La ministre du travail, Muriel Pénicaud estime que « ces prélèvements sur prescription médicale sont douloureux, complexes logistiquement (équipements de protection, parcours des données du patient, secret médical) et doivent être réalisés par des professionnels formés ».
De fait, la formation médicale nécessaire à la réalisation des prélèvements et des analyses réduit le nombre de professionnels capables de les effectuer.
Moyens matériels importés et produits
Par ailleurs, les ressources matérielles (machines, réactifs chimiques, …) ne sont pas inépuisables.
En mars dernier, Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique sur le CoVID-19, rappelait déjà que les composants primordiaux aux tests dépistage CoVID-19 proviennent de Chine et des Etats-Unis. Or la machine de production s’est arrêtée en Chine et les Etats-Unis les gardent pour eux.
Enfin, une partie des écouvillons, petits bâtonnets utilisés lors du prélèvement, sont également commandés à l’étranger. Commandes parfois douteuses, comme celle d’un million d’écouvillons reçus par le gouvernement français, inadaptés au prélèvement nasal.
Équité en entreprise
Ces difficultés d’approvisionnement auraient une conséquence directe sur les entreprises, si ces dernières pouvaient dépister leurs collaborateurs. Les tests ne pourraient, matériellement, pas être réalisés dans toutes les entreprises. In fine, c’est l’équité entre les salariés de différentes structures qui serait mise en cause.
Les avis contraires …
Les entreprises, notamment celles qui avaient commencé à organiser les campagnes de dépistage, accueillent les propos tenus par le gouvernement sur la logistique et la formation avec « stupéfaction« .
En effet, selon elles, les arguments d’ordre pratiques sont « erronés ». Qu’il s’agisse de la prise en charge de la douleur, du respect des données (le salarié étant seul informé du résultat) ou de la prise en charge des tests (réalisés par un laboratoire spécialisé), … sont tout autant d’éléments qui se gèrent facilement.
Par ailleurs, selon un biologiste interrogé à Joué-lès-Tours, il semblerait qu’il soit possible d’augmenter la production française des tests. Ce laboratoire pourrait produire 3 000 tests contre seulement 800 aujourd’hui. Constat partagé par Jean-Louis Hunault, président du Syndicat de l’industrie du médicament et réactif vétérinaires. (SIMV). Il rappelle que « les industriels sont en mesure de répondre à des besoins, et les laboratoires d’analyse vétérinaires sont prêts », mais que leur activité reste réduite pour l’instant.
Ce que nous en pensons chez Medicat Partner
Ayant souhaité mettre en place ce service pour nos clients, nous sommes d’accord sur la faisabilité de ces dépistages en entreprise. Ils nécessitent effectivement de l’organisation et des professionnels mais, à titre d’exemple, notre réseau Medicat Partner est d’ores et déjà constitué de personnels de santé formés au prélèvement nasopharyngés. Par ailleurs, nos processus de réalisation sont également prêts. Au même titre que nous effectuons de la vaccination en entreprise, dans le cadre de la prévention à l’absentéisme, nous serions aussi en mesure d’effectuer des dépistages Covid-19. Tout en prenant, bien entendu, les mesures de sécurité nécessaires.
Pour plus d’informations, contactez-nous
Nous comprenons également le sujet d’équité soulevé. Mais nous pensons aussi qu’il est le corollaire de la stratégie de production / d’approvisionnement actuelle. Elle se base majoritairement sur l’importation. Nous espérons donc une augmentation de la capacité de production française des tests. Elle permettrait certainement d’obtenir plus rapidement et en nombre suffisant les ressources matérielles qui nous font aujourd’hui défaut.
Comme le gouvernement l’a rappelé, plus vite nous avons les moyens de savoir si nous sommes contaminés, plus vite nous interrompons les chaînes de transmission du virus, et plus vite nous maîtrisons l’épidémie.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
N’hésitez pas à commenter, ci-dessous.
Caroline Noailly Laporte et l’équipe Medicat Partner